L'épreuve de natation du Triathlon dans la Seine ?

Voici une annonce de la part d'Anne Hidalgo, sur compte Twitter, qui ne laisse pas indifférent... La maire de Paris a en effet suggérer que l'épreuve de natation pourrait se jouer dans la seine.

L'épreuve de natation du triathlon dans la Seine

Une idée affirmée sur le plateau de BFM TV. "Oui, nous allons proposer que l’épreuve de triathlon, qui est une épreuve majeure et magnifique, puisse se dérouler dans la Seine, au pied de l’Hôtel de Ville. Pour y arriver, il faut qu’on travaille encore sur la qualité de l’eau à Paris", indique l’élue PS.

Baignade interdite depuis… plusieurs siècles

Si le souhait d'Anne Hidalgo est audible, il n’en demeure pas moins chimérique. A en croire un document du CNRS et de l’Institut écologie et environnement (INEE), la baignade dans la Seine est formellement proscrite depuis… le 3 juin 1783 et une ordonnance de police. En 1923, un arrêté préfectoral venait confirmer encore cette interdiction. Pourtant, jusqu’en 2012, des dérogations ont été accordées pour des événements très ciblés comme lors des triathlons de Paris (2010 à 2012). De leur côté, les Parisiens ont longtemps profité (sauvagement) des joies aquatiques du fleuve serpentant dans la capitale française.

Selon certains spécialistes, se baigner dans la Seine serait dangereux en raison de la saleté de son eau. En effet, les égouts et donc les eaux usées des Parisiens se déversent parfois dans le fleuve lors de débordement en cas de fortes pluies, le rendant toxique. Ainsi, piquer une tête pourrait occasionner des gastro-entérites voire des maladies plus graves à cause des matières fécales. Le risque est donc d'origine bactériologique.

Consciente de ces problèmes de saleté, la ville de Paris effectue un grand travail d’assainissement depuis de longues années et obtient quelques résultats encourageants. Selon certains experts, la Seine serait déjà propre à la baignade durant l’été, en août principalement, quand la plupart des habitants de la ville sont en vacances, baissant de fait le niveau de rejet de déjections. Une condition difficilement conciliable avec un événement comme les Jeux Olympiques qui attirent une population conséquente. 

Qu’importe, Anne Hidalgo insiste. "Dans des épreuves sportives, il y a une exigence de qualité de l’eau qui n’est pas tout à fait la même que celle de la baignade quotidienne", explique-t-elle.

En 1977, Jacques Chirac promettait déjà que d’ici 5 ans, il dépolluerait la Seine et y plongerait…on attend toujours ...